La volonté d'assainir profondément le système (Cf le discours de Toulon en 2008) dans la zone euro, s’est délitée. Les promesses proférées en tapant du poing sur la table ont peu être été sincères lorsque nos dirigeants avaient la peur au ventre, mais sitôt ces derniers apaisés, ce sont les vieux schémas, «ne pas nuire à la compétitivité de la place financière de Paris» (*), qui ont repris l’avantage. L’occasion était trop belle, sans doute, de reprendre à Londres quelques parts de marchés d’une activité qui, lorsqu’elle ne cause pas une crise systémique globale, rapporte, effectivement, beaucoup (en résultats fictifs).
Selon Pascal Canfin (eurodéputé membre du comité des affaires économiques et monétaires), en effet, le gouvernement français aurait usé d'un double discours, proférant en public volontarisme, tout en manigançant en coulisse pour faire capoter les initiatives européennes sérieuses de mettre au pas la finance. Voir ici. Selon Libération, la direction du trésor est totalement acquise aux intérêts bancaires. Voir ici. Accusations partisanes? La virulence du lobbying des banques, contre les initiatives réglementaires n'est pas un secret. Cf Banks Return With a Goal: Pushing Back, WSJ, 2011.
(*) Il existe plusieurs variantes de cette expression. Dans un article de Libération de Décembre 2009, on pouvait lire: L’AMF traînait comme un boulet sa réputation de «fort avec les faibles et faible avec les forts», préférant étouffer les scandales plutôt que les dénoncer. Son ancien président, le chiraquien Michel Prada, avait un jour effectué cette sortie de route : «Il serait paradoxal que l’autorité qui a pour mission de promouvoir la place de Paris se mette à dissuader les Français d’investir»…
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