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mardi 18 octobre 2011

Répercussion du défaut souverain : étude économétrique et critique

Nous rapportons ici une étude économétrique (Juan José Cruces et Christoph Trebesh), mesurant la répercussion du dégré de défaut de dette souveraine sur le coût d'emprunt ultérieur, et emettons deux critiques quant à la pertinence pour la Grèce.

D'après cette étude, les marchés feraient payer à un état faisant défaut, 1.5% de spread, par rapport à la norme, pour chaque tranche de 22 euros amputée au remboursement du total de la dette (valant initialement 100 euros). Toute la subtilité réside dans «par rapport à la norme» (baseline). Que serait-elle pour la Grèce, c'est ce qui nous intéresse, mais ne semble pas figurer dans l'étude. Oserait-on suggérer que vu les spreads de crédits stratosphériques que connaît la Grèce, quelle que soit la dite norme, 1.5% est négligeable?

Nous en venons à notre deuxième critique (1). La distribution des risques de l'échantillon (1970-2010) est-il representatif de la situation présente? Il est permis d'en douter. En effet, le phénomène de surendettement généralisé dans le monde occidental est sans précédant. Dans la zone euro, en particulier, sévit un risque de contagion. La sûreté des dettes souveraines, n'est assurée nulle part. En témoigne la mise sous surveillance par Moody's de de la France, qui pourrait compromettre sa notation AAA.

Se pourrait-il que, en raison du risque généralisé, la relation (tradeoff) entre le degré de défaut et la prime de risque ultérieure soit inversée? On peut s'en convaincre de la façon suivante. Imaginons que la Grèce seule fasse défaut à 50%. Un investisseur doit choisir entre prêter à cette dernière ou à un autre des membres des PIIGS, qui ont une forte probabilité de faire défaut. N'est-il pas rationnel de prêter à celui qui a déjà fait défaut, plutôt que celui qui risque de le faire demain?

(*) Original, laissé en commentaire du billet (mais les modérateurs la laisseront-ils filtrer?) : Hard facts, but is it predictive of the situation for Greece? The reason I ask is because now over-indebtedness is a general phenomenon. An investor might have asked himself : would I rather lend to a coutry that is going to default (PIIGS-ex G) or one that has already defaulted G? Maybe your sample does not fully reflect the new set of circumstances.

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